Artemisia Gentileschi (1593-1656), l’une des rares artistes femmes ayant connu de son vivant une gloire internationale, a joué un rôle important dans l’histoire de l’art du XVIIe siècle.
Son père Orazio, grand peintre de la Rome baroque et disciple du Caravage, perd son épouse très tôt et élève ses trois enfants.
À 12 ans, Artemisia est apprentie, avec ses frères, dans l’atelier de son père, dans la maison familiale.
Admirateur du Caravage, Orazio subit son influence, qui se retrouve dans ses tableaux, puis dans ceux de sa fille.
Conscient du talent de sa fille, Orazio demande à un ami peintre, Agostino Tassi, d’être son précepteur.
À 17 ans, elle signe sa première œuvre, “Suzanne et les vieillards”, dans laquelle elle représente la surprise et l’indignation de Suzanne.
En 1611, Agostino Tassi la viole. Un procès difficile et retentissant condamne le violeur aux galères.
Pour assurer son statut social et lui permettre de peindre et de toucher un salaire, son père la marie à un apothicaire florentin, qui la représentera juridiquement (la loi considère les femmes comme mineures).
Le couple s’installe à Florence, où le Grand Duc Cosme II de Médicis lui commande des tableaux réalistes.
En 1616, à titre exceptionnel, elle s’inscrit à l’Académie de dessin de Florence, réservée aux hommes.
Elle se sépare de son époux et obtient son autonomie juridique et financière.
Elle peint des héroïnes, des femmes fortes. Ses toiles sont violentes, le sang gicle souvent dans ses œuvres. Elles semblent traduire colère et vengeance.
De retour à Rome en 1620, elle est célèbre.
En 1630, sur l’invitation du Duc d’Alcala, elle se rend à Naples, où elle reçoit de nombreuses commandes.
Elle est appelée à Londres pour aider son père à terminer les fresques de la Queen’s House de Greenwich, à la demande du roi Charles 1er.
En 1640, elle revient définitivement à Naples. La date de sa mort est supposée être en 1656, pendant la grande peste de Naples.
Le musée Jacquemart-André rend hommage à Artemisia Gentileschi du 19 mars au 3 août 2025.
